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Les coups de
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La situation " brûlante
" de ces dernière semaines reflète fort bien la démagogie de beaucoup
et le courage tardif de certains. Une véritable insurrection a pris corps
et des réponses fermes et pérennes doivent être mises en place. Et afin
de prévenir toute récidive de ce type, une approche pramatique des raisons
de la situation présente doit être effectuée... L'heure n'est plus à la
cécité volontaire. Il est temps, enfin, d'ouvrir les yeux. Avant de dresser
quelques solutions. (cf lien)
Eviter tout amalgame
Dire que la banlieue est raciste, violente et intolérante est en soi une
véritable aberration et s'apparente à un mépris de la réalité. Les banlieues
ne sont pas exclusivement peuplées de populations immigrées, tout comme
le 8ème arrondissement de Paris n'est pas exclusivement peuplé de bourgeois
: les images ont la vie dure et il convient, perpétuellement, d'apporter
ces précisions. Car à Meaux, Clichy sous Bois, Aubervilliers ou Colombes
co-existent tous les univers sociaux, raciaux : il suffit de se déplacer
dans ces lieux pour constater l'aspect bigarré de ces populations. Et
à l'inverse, ce n'est pas parce que de beaux immeubles haussmaniens se
côtoient dans un lieu donné que seuls des " bourges " y habitent : selon
l'INSEE, le 8ème arrondissement de Paris est l'arrondissement de la capital
où il y a le plus de mixité sociale…
Le refus des amalgames ne doit donc pas seulement être unilatéral et l'honnêteté
intellectuelle se doit de ramener chacun à une analyse critique. Aussi,
lorsque l'on critique les jeunes voyous de banlieue, comme cela est explicitement
précisé, l'on ne vise que les délinquants et non les habitants dans leur
ensemble ! Et lorsque l'on dénonce ces populations violentes, l'on n'est
pas forcément raciste ! Mais il est aberrant de devoir apporter cette
précision...
Pour éviter tout amalgame, le dialogue est nécessaire : les préjugés existent
de part et d'autre, les institutions sont impuissantes, les volontés souvent
trop faibles. La méconnaissance de l'autre conduit au refus de tout dialogue
et génère " la rage ". Mais cette " rage ", elle n'est pas seulement du
côté des banlieues !
Une affligeante inversion des rôles
Certains, à gauche comme à droite, se plaignent d'avoir des ministres
de la République trop durs et de tenir des propos qui condamnent fermement
des actes et des individus. D'autres s'offusquent de mesures impitoyables
et poussent à la désobéissance civile (la LCR, par exemple). " Et alors
? ", ai-je envie de leur répondre. A entendre ces individus, la victime
serait constituée de ces jeunes de banlieues qui méprisent ouvertement
tout forme de respect. Et les coupables seraient ceux qui, voulant appliquer
la loi et sauvegarder la garantie des libertés et des sûretés, veulent
faire cesser des actes inadmissibles...
Un quotidien du soir a, dans son éditorial, critiqué la possibilité de
couvre-feux grâce à la ré-activation de la loi de 1955 : le directeur
du journal a en effet dénoncé la " brutalité " de cette mesure. Mais pourquoi
cette dernière est-elle prise ? La brutalité n'est-elle pas d'abord du
côté des voyous et des émeutiers ? La brutalité n'est-elle pas d'abord
le fait d'individus qui agressent les forces de l'ordre, au calme impressionant,
et qui prennent un très grand nombres d'habitants en otages ? Belle inversion
des rôles par un journal qui se prétend pragmatique et neutre…
Que ceux qui inversent ainsi les rôles aillent dirent à la famille de
M. Irvoas, 56 ans, que ses meurtriers sont en réalité d'innocentes victimes,
lui qui été roué de coups durant 90 secondes à Epinay par des jeunes qui
voulaient lui voler son appareil photo : il est mort sous les yeux de
sa femme et de sa fille... Qu'ils aillent faire de même avec la famille
de M. Lechenadec, 61 ans, lui aussi sauvagement assassiné à Stains… Qu'ils
aillent également dire à cette passante que la chirurgie fait aujourd'hui
des merveilles, elle dont la mâchoire a éclaté suite à l'envoi en plein
visage d'une boule de pétanque... Qu'ils rencontrent la mère de ce bébé
de quelques mois, blessé à de nombreux endroits d'éclats de verre, en
lui disant qu'il s'en remettra et qu'il connaîtra pire dans sa vie...
Qu'ils aillent converser avec cette handidapée, occupante d'un bus vandalisé,
et brûlé de part en part, pour lui indiquer qu'elle a d'abord eu de la
chance... Et qu'ils se rendent à l'hôpital de Nice pour réconforter l'homme
de 53 ans, entre la vie et la mort, qui a reçu une haltère lancée d'un
immeuble... Cessons de considérer que ces groupes ont un comportement
logique, que la rage enfermée en eux est légitime et qu'il faut bien que
leur colère s'exprime : leur comportement est répréhensible, scandaleux.
Point.
Un chat est un chat !
Comment appeler donc autrement que par leur nom ces meurtriers qui, avant
d'être des jeunes, sont d'abord des voyous et de la " racaille
" ? Azouz Begag, sociologue et ministre, dans une tribune du Monde
le 8 mai 2002, les avait clairement évoqués, " ceux qu'on nomme les
racailles, la " caillera ", […] groupe de jeunes dont tout le monde a
peur, qui conduisent des scooters sans casques, roulent sur les trottoirs
au mépris des piétons, ignorent royalement les feux de signalisation,
comme ils récusent tout autre code de conduite sociale ". Aujourd'hui,
les actes sont bien pire que ceux précités. Ceux qui les commettent sont
donc par conséquent au moins dignes d'être appelés " racaille ".
Comment en effet appeler autrement tous ceux qui, sans gêne, tirent à
balles réelles sur des forces de l'ordre ou des pompiers, poussant même
le vice à remplir des cartouches avec de la grenaille ? Comment appeler
autrement tous ceux qui leur envoient avec habileté force de marteaux
? Comment appeler autrement tous ceux qui, par le biais de portables,
mettent en place de zélés guet-apens pour mieux les anéantir ? Et comment
appeler autrement tous ceux qui, pour réaliser leurs délits plus facilement,
sabotent dans les rues armoires électriques et réverbères ? Quels autres
noms donner à ceux qui molestent des journalistes étrangers ? Comment
autrement qualifier ceux qui assaillent des passants de boules de pétanques
ou de grilles de bouches d'égoût ? Ne sont-ce pas là des voyous et de
la racaille ?
Le bel exercice de la démagogie et de l'aveuglement
Tous ceux qui défendent la " voyoutocratie " (selon le maire de
Dreux) pour permettre une meilleure intégration n'ont rien compris ! A
leur place, j'aurais honte d'argumenter avec les Droits de l'Homme lorsque
je compte dans mes rangs le Président iranien qui, outre l'incroyable
délit d'ingérence, ose dire qu'il faut " effacer Israël de la carte
"… Outre le fait que cela ne soit pas nouveau, ces individus se trompent
en effet totalement de combat. En effet, comment permettre à un individu
étranger de vraiment bien s'intégrer, lui qui veut respecter la France,
ses habitants, et qui fait tous les efforts, si l'on en vient à défendre
ceux qui méprisent l'Hexagone et ses règles ? Comment expliquer à un enfant
qu'il doit respecter le pays qui l'accueille si, à ses côtés, divers hommes
politiques ou associations, défendent d'abord le grand frère violent,
communautariste et presque anti-Français ?
Tous les jeunes ne sont pas des voyous et de la racaille, mais pourquoi
faut-il perpétuellement être obligé de le préciser ? Ceux qui défendent
cette population accusent leurs interlocuteurs de généraliser et de diaboliser
: bel exercice, réussi, de démagogie ! Certains médias et leaders d'opinions
ont contesté la mise en place de couvre-feux préfectoraux, pour la simple
raison qu'ils sont rendus possibles par une loi de 1955, votée en pleine
guerre d'Algérie. Outre le fait que les couvre-feux soient déjà possibles
aujourd'hui, mais municipaux seulement, évoquer l'injure faite aux descendants
des Algériens relève de l'aberration et du manque d'argumentation ! Les
jeunes mineurs condamnés à de la prison ferme (20 % des condamnations
depuis le 27 octobre) sont-ils sensibles à cette dimension ? J'en doute
! Ils sont juste conditionnés par les adultes de leur entourage...
En outre, les populations immigrées sont sensibles aux nombreuses critiques
énoncées par le président algérien pour qui la France doit avoir honte
de son passé et présenter ses excuses. M. Bouteflika, lors de la campagne
pour le référendum sur la concorde nationale, n'a cessé de critiquer et
calomnier notre pays, alors même qu'un traité d'amitié franco-algérien
est en négociation. Et ces critiques ont été relayées en France… Tous
ceux qui ont les yeux rivés sur " leur culture " grâce aux satellites
y trouvent des arguments supplémentaires pour mépriser l'Hexagone et se
venger au nom de leurs parents ou grands-parents : le prétexte est tout
trouvé…
Autre exemple de démagogie et de cécité dans la situation actuelle : le
profil des jeunes violents… Il nous est dit que ces jeunes sont tous Français
! Et les deux jeunes morts dans le transformateur électrique l'étaient-ils,
eux qui étaient Malien et Tunisien ? A moment où cet article est publié
(10/11/2005), 1800 émeutiers ont été interpellés, et plus de 120 étaient
des étrangers majeurs, sans compter les mineurs étrangers… Que l'on cesse
donc de nous faire croire qu'il n'y a en France que des Français : 300
000 étrangers entrent légalement sur notre territoire chaque année, et
qui ne sont pas, par définition, français ! Quant aux 60 000 demandes
d'asile annuelles, seules 40 000 sont acceptées : les 20 000 restants
se divisent en deux groupes de part quasi-égale : la première moitié sont
renvoyés dans leur pays d'origine et la seconde disparaît dans la nature…
Pour réapparaître quelques années plus tard, lorsqu'un enfant est né sur
notre territoire ou qu'une vaste campagne de régularisation de sans-papiers
est organisée !
Et si une grande partie de ces jeunes sont Français, ils sont essentiellement
d'origine étrangère : comment expliquer alors que seuls les commerces
africains et maghrébins aient été épargnés lors des raids de casseurs
? Et comment expliquer le poids et l'influence des imams sur ces jeunes
? Il ne s'agit tout de même pas exclusivement de Français convertis !
Ouvrons les yeux !
L'on nous dit alors que rien n'est fait pour faciliter leur intégration
et qu'il faut impérativement respecter leur culture. Mais lorsque la rentrée
du collège Debussy à Aulnay sous Bois est décalée de plusieurs jours en
raison du Ramadan, est-ce là mépriser leur culture ? Lorsque l'on demande
à des imams d'intervenir pour rétablir le calme, est-ce là encore mépriser
leur culture ? Lorsque des forces de l'ordre sont remplacées par des religieux
aux cris de " Allah Akbar ", est-ce toujours mépriser leur culture
? Lorsque la Caisse Primaire d'Assurance Maladie de Villefranche sur Saône
(cf Coup de gueule)
reconnaît explicitement dans ses textes les situations de polygamie,
est-ce toujours mépriser leur culture ? Et lorsque l'ANPE rédige un dépliant
uniquement en langue arabe, sans aucune traduction en Français (en contradiction
avec notre Constitution), est-ce bien mépriser leur culture ? Lorsque
des personnes responsables ont voulu évacuer l'un des immeubles parisiens
vétustes, qui a brûlé depuis, et reloger ces familles africaines dans
divers endroits de la capitale, et que l'on a accepté de ne pas les expulser
pour satisfaire leurs demandes de rester ensemble, n'a-t-on pas voulu
respecter leur culture ? N'inversons donc pas les accusations et les rôles...
Et cessons là toute démagogie : l'Etat est certainement trop impuissant,
mais d'autres n'ont aucune volonté d'intégration. Ils veulent importer
intégralement ce qu'ils sont, sans respect des règles du vivre ensemble
ou de la laïcité. Sans respect de la France.
Quant aux efforts faits par l'Etat, ils ne doivent pas être symbolisés
par les avancées ou reculades actuelles du gouvernement. En effet, avec
la Suède, la France est l'un de pays européens qui consacre le plus de
fonds à la protection sociale : 450 milliards d'euros par an, soit un
tiers de notre PIB ! Et en 20 ans, près de 8 milliards d'euros ont été
distribués en aides et subventions dans les zones sensibles ? Et qui peut
aujourd'hui nier le succès des zones franches et mesures localement ciblées
pour faire revenir habitants et entreprises ? Et le " tout social " n'est
pas forcément efficace : en 1999, les quartiers est de la ville de Montauban
bénéficiaient de tout l'attirail social (contrat de ville, contrat local
de sécurité, comité de prévention de la délinquance, lignes de bus régulières,
maison de quartiers, 40 animateurs et autant de médiateurs, plus de 20
millions de francs investis pour la réhabilitation architecturale, présence
d'un stade et d'aires de jeux, etc…) Mais fin décembre, un jeune est tué
en flagrant délit de cambriolage : l'émeute dure plusieurs jours, plusieurs
centaines de jeunes de 14 à 18 ans multiplient les actes de guérilla urbaine…
Plus de social ? Cela n'est pas toujours efficace !
Et que l'on cesse aussi de clamer haut et fort, et avec force bêtises,
que contrôler l'immigration génère une immigration clandestine, laquelle
devient hargneuse et violente ! Nous avons tous au contraire croisé un
jour la route d'un de ces sans-papiers : ils sont au contraire bien plus
calmes que virulents, ce qui ne peut que leur nuire. Ils sont en effet
victimes de leur situation illégale et deviennent de nouveaux esclaves,
en proie au chantage d'un employeur sans scrupules ou d'un réseau trop
bien organisé…
Par ailleurs, il nous est dit que ces populations " n'ont pas choisi
d'être ici ". L'adverbe de lieu est très imprécis : ici, c'est en
France ou en banlieue ? Mais passons… Les populations immigrées ne sont
pas les seules à n'avoir pas forcément choisi leur lieu de résidence :
nombreux sont les Français, de toute origine, qui sont contraints d'habiter
dans des lieux excentrés car les loyers sont trop élevés et les prix de
l'immobilier dissuasif pour ces acheteurs éventuels. Pourtant, eux n'agissent
pas avec violence… Avancer l'absence de choix de la résidence est ainsi
un argument fallacieux, raccourci démagogue pour éviter de blâmer des
populations pourtant très largement en cause…
Le traitement de l'information est également empli de démagogie et de
cécité volontaire : personne ne peut ignorer qu'une grenade lacrymogène
à été tirée à proximité d'une mosquée (qui ressemble d'ailleurs à s'y
méprendre à un entrepôt) et qu'un individu en scooter a lancé des engins
incendiaires dans une autre mosquée, la nuit du 11 novembre. Mais sont
très certainement peu nombreux ceux qui savent que deux églises catholiques
ont également été victime de vandalisme et attaquées ! Il s'agit pourtant
d'un lieu de culte, tout comme les mosquées… Pourquoi une telle dichotomie
dans le traitement de l'information ? Pourquoi pousse-t-on des cris d'orfraies
lorsque des mosquées sont attaquées et qu'un léger murmure répond aux
attaques des églises ? La brutalité d'un acte diffère-t-elle en fonction
de ceux que l'on vise ? Est-ce vraiment là l'état de droit et l'égalité?
Enfin (le registre de la démagogie peut encore être complété !), que l'on
prenne enfin conscience du fait que la pauvreté n'est pas nécessairement
l'origine de la violence, que la victimisation pénalise d'abord ceux qui
en jouent ! La pauvreté et le chômage ne sont pas le seul apanage de certaines
banlieues. Dans le passé, diverses populations étrangères (d'Europe ou
d'ailleurs) ont aussi connu la misère et le désarroi. Mais ce n'est pas
pour autant qu'elles méprisaient à ce point le pays et ceux qui les accueillait.
Un ouvrage d'A. Bauer et X. Raufer (Violences et insécurités urbaines,
Que sais-je, 1998, p. 54) montre parfaitement bien que la pauvreté n'est
pas forcément, et est même peu souvent, à l'origine des violences. Ce
ne sont pas les chômeurs qui sont les plus violents. Les remèdes du mal
ne se trouvent donc pas dans les phraséologies simplistes et réductrices
qui demandent plus d'emplois !
Laissons la parole à un député
Alain Marsaud, député de la Haute-Vienne, et ancien procureur d'Argenteuil
de 1976 à 1980, n'a pas les yeux fermés. Il déclarait en effet il y a
quelques jours : " La situation est gravissime. L'Etat est en train
de reculer, la France en train de disparaître. On est en présence de gens
qui ont la nationalité française et qui ne veulent pas être français.
Ils refusent notre modèle. Leurs pères, eux, n'avaient pas de passeport
mais ils étaient plus français qu'eux. C'est l'échec total de notre politique
d'intégration parce que nous n'avons pas su gérer notre politique d'immigration.
" Pourquoi entend-on trop peu ce discours ?
D'ACCORD
? PAS D'ACCORD ?
12.11.2005
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