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BIEN SAVOIR REGARDER M. MITTERAND

Je suis tombé, par hasard, sur les chiffres d'un sondage effectué par la Sofres en novembre 2000. Il était en effet demandé aux Français ce qui caractérisait le mieux le miterrandisme : 44 % ont répondu "la soif du pouvoir", "la folie des grandeurs" (29 %), "la fidélité à ses idées" (28 %) et "le progrès social" (24 %)... Il était également demandé aux mêmes Français s'ils portaient un regard négatif ou positif sur certains éléments : 43 % avaient un regard négatif sur la bonne marche de l'économie, 48 % sur la réduction des inégalités, 55 % sur la défense du pouvoir d'achat, 62 % sur la moralisation de la vie politique et 68 % sur la lutte contre le chômage !

Nous sommes loin des regards déférents et des propos dithyrambiques de ces dernières semaines, à l'occasion du 10ème anniversaire de la mort de l'ancien président socialiste... Soit les socialites ont la mémoire courte, très courte, et oublient involontairement toutes les erreurs, tous les renoncements et toutes les paresses de leurs gouvernements successifs. Soit, au contraire, ils considèrent que la gestion actuelle de notre pays est bien pire que celle effectuée par François Mitterand.

Dans les deux cas, l'hypocrisie est flagrante et l'idéologie leur mode dominant de fonctionnement. Car ces postures font peu de cas des réformes courageuses entreprises ces dernières années. Quoique très fortement insuffisantes, d'importantes étapes ont été franchies pour assouplir le carcan qui oppresse notre pays et notre économie. Il n'est qu'à regarder les modifications salutaires apportées au marché du travail, pour le fluidifier et permettre tant aux jeunes qu'aux seniors de retrouver plus facilement un emploi. Il n'est qu'à regarder les moyens mis en oeuvre pour sortir du collège unique et développer l'apprentissage. Il n'est qu'à regarder les propositions courageuses de parlementaires visant à réellement réformer notre Etat.

F. Mitterand a trop souvent abdiqué et les chiffres sont là pour le montrer : notre pays s'est embourbé, a stagné, et n'a pas su se réformer à temps. Des réformes malheureuses ont été entreprises sans réelle vision à long terme (embauches massives de fonctionnaires, diminution de l'âge de la retraite, nationalisations, etc...). Que l'on regarde donc vraiment les actes et décisions de l'ancien président et qu'on le laisse tranquille : seuls les idéologues dépassés osent encore s'en inspirer !